Le 8 mars 2023, nombreux acteurs de l’industrie spatiale ont convergé vers le campus de Dassault Systèmes, à l’occasion d’un événement organisé pour la toute première fois : le New Space Networking. Au programme un après-midi d’échange unique, pensé comme une agora propice à faire émerger des synergies et nouvelles opportunités dans un secteur en plein essor où grandes entreprises et startups cohabitent. Vous n’avez pas pu être présent ? Voici ce qu’il fallait en retenir !
Les leaders du ‘new space’ réunis lors d’une table ronde 100% inspiration
Parce qu’il a été conçu comme un temps de rencontre, le New Space Networking souhaitait donner la parole à des acteurs clés d’un secteur en éveil. C’est pourquoi à l’issue de son propos introductif, Florence Verzelen, EVP Industry, Marketing & Sustainability pour Dassault Systèmes a ouvert la table ronde réunissant Josef Aschbacher, Directeur général de l’ESA (European Space Agency), Jean-Marc Nasr, Head of Space pour Airbus Defence and Space et Charles Beigbeder, Président d’Audacia. L’enjeu ? Identifier les principaux défis à relever pour cette industrie dont l’émergence s’appuie notamment sur le rôle des agences spatiales.
« Nous aidons à créer un contexte dans lequel les startups peuvent à la fois mûrir leurs idées plus rapidement et développer un réseau pour accélérer les opportunités financières et commerciales » – Florence Verzelen
« L’ESA s’est fixé un objectif de soutien et d’encouragement des startups du New Space pour accomplir leurs projets autant que leurs rêves. L’Europe a la chance de disposer de talents merveilleusement formés, plein d’énergie et d’idées », a expliqué Josef Aschbacher. Ces startups ont d’importants besoins de financement. Or, la majorité des fonds d’investissement sont basés aux États-Unis. « Cela peut être une difficulté mais, souligne Josef Aschbacher, nous avons signé des accords avec de nombreux VC (Venture Capital), comme Audacia, par exemple, mais aussi avec des banques, prêts à investir dans le New Space, car ils reconnaissent et mesurent le potentiel économique de ce marché ». Le troisième grand défi à relever, selon Josef Aschbacher, c’est celui de l’accélération du rythme qui « suppose d’accepter de prendre davantage de risque financier, à l’instar de la culture américaine ». La feuille de route de l’ESA ? Contribuer à bâtir un écosystème complet et dynamique réunissant toutes la chaîne de valeur du New Space. Il faut également encourager les investisseurs à s’impliquer davantage dans le New Space.
Pour Charles Beigbeder, c’est une action déjà engagée puisqu’Audacia fait figurer le New Space parmi ses verticales prioritaires avec un fond paneuropéen réunissant plus de 300 millions d’euros à ce jour. « Le fonds Expansion a déjà investi dans 9 startups dans le secteur des micro-lanceurs, des propulseurs électriques, mais aussi des véhicules spatiaux », a indiqué Charles Beigbeder. De son côté, Jean-Marc Nasr a tenu à rappeler le caractère clé du New Space en matière de souveraineté. « Le New Space n’est pas qu’un formidable terrain d’innovations ou une marketplace dynamique. En tant qu’acteur historique, Airbus se réjouit de la force de l’émergence du New Space et de la présence de toutes ces startups ».
Airbus est d’ailleurs directement engagé auprès de certaines startups et intègre même certaines solutions de startups au sein de son portfolio. Concentrer les moyens, favoriser l’innovation, soutenir l’inventivité et l’agilité des startups du New Space… Autant de chantiers majeurs pour lesquels Dassault Systèmes comme ses invités se sont pleinement engagés. Florence Verzelen a par ailleurs souligné le rôle de la plate-forme 3DEXPERIENCE au sein de cet écosystème effervescent. Un écosystème dont un échantillon hautement représentatif a pu bénéficier d’une mise en lumière au cours des différents ateliers et keynote du New Space Networking.
Keynote CNES : L’espace devient un vrai business !
L’intervention de Philippe Baptiste, Président du CNES a constitué le deuxième temps fort du New Space Networking de Dassault Systèmes. Revenant sur l’importance de l’industrie spatiale dans nos vies quotidiennes. Navigation, télécommunications, études scientifiques, prévisions météorologiques, l’espace s’inscrit dans une nouvelle dimension : celle du business. « C’est un changement majeur, a confié Philippe Baptiste qui repose sur des fonds publics bien sûr mais aussi pour une part croissante sur des investissements privés ». Les apports du digital sur l’innovation spatiale ont contribué à cette transformation. « La culture du risque a également évolué. Les agences spatiales ont toujours fait en sorte de minimiser les risques. Le numérique a contribué à limiter ce risque et, ce faisant a permis d’attirer des investisseurs privés qui acceptent de s’engager dans un secteur où le risque est omniprésent ».
L’attractivité de l’économie du « New Space » s’explique, par ailleurs, par les perspectives de rentabilité qu’il offre. « Investisseurs privés, fonds familiaux, business angels, établissements bancaires investissent désormais dans l’industrie spatiale, ce qui n’était absolument pas le cas, il y a seulement 10 ans ». Si le rôle des agences spatiales demeure crucial, ces nouveaux intervenants apportent une énergie nouvelle. « Les enjeux business sont multiples et les agences spatiales doivent trouver leur place dans cette nouvelle réalité car elles doivent remplir une missions clé : préparer le futur », a affirmé Philippe Baptiste. Une mission qui suppose que les agences spatiales soutiennent l’innovation en signant des contrats avec des nouveaux acteurs de l’industrie spatiale. « C’est une autre façon de contribuer à développer l’écosystème et de faire avancer de front la recherche et l’industrie spatiale ».
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