Thought LeadershipMay 21, 2021

Regards Croisés #2 : École Polytechnique x Dassault Systèmes

Industrie durable, transformation digitale, capitalisation de savoirs et savoir-faire : autant de sujets abordés lors des Regards Croisés #2 entre l’École Polytechnique et Dassault Systèmes.
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Avatar Julie Saez

Industrie durable, transformation digitale, capitalisation de savoirs et savoir-faire…, autant de sujets passionnants autour desquels Thierry Rayna, Professeur de management de l’innovation à l’École Polytechnique et Olivier Ribet, Directeur Général Adjoint, EMEAR, chez Dassault Systèmes, ont échangé lors de la seconde édition des Regards Croisés entre l’École Polytechnique et Dassault Systèmes. Retour sur cette conversation captivante disponible sur notre chaine YouTube.

Olivier Ribet, Directeur Général Adjoint, EMEAR, chez Dassault Systèmes

L’industrie durable, enjeux et perspectives

Qu’est-ce que l’industrie durable ? Ce concept renvoie-t-il à un monde dénué d’humains-pollueurs et où la nature a totalement repris ses droits ? Est-ce un monde réduit aux cycles de destruction créatrice de Schumpeter dans lequel les nouveaux entrants remplacent mécaniquement les acteurs traditionnels ? Ces deux approches sont toutes les deux correctes comme elles sont toutes les deux fausses. Elles nourrissent un débat qui se doit d’être posé à l’Humanité et dans lequel les courants de pensées s’affrontent pour se nourrir mutuellement.

« Il est nécessaire de réconcilier l’industrie et la durabilité, dans le sens de mouvement permanent, dans la capacité des entreprises à s’adapter à un environnement qui change. » — Thierry Rayna

Olivier Ribet complète l’apport de Thierry Rayna en insistant sur l’importance de l’approche systémique. L’entreprise doit être capable de raisonner sur ce qui détermine son environnement et comment celle-ci l’affecte, quelles contributions (positives ou négatives) l’entreprise effectue. La méthode PESTEL est extrêmement précieuse pour avoir une compréhension holistique de la durabilité d’une entreprise, d’une industrie.

Modèle d’analyse PESTEL

Mesurer ce qui est mesurable est un début de réponse face aux enjeux climatiques. Il faut désormais aller au-delà des sentiers tracés par des politiques volontaristes des pouvoirs publics. Bien que celles-ci soient rassurantes, il faut se repenser collectivement.

La pandémie de la COVID-19 a tragiquement mis en lumière la fragilité du système. Ne serait-il pas temps de le repenser intégralement ? Cette transformation profonde et durable doit-elle impérativement toucher l’ensemble du business model, aller au-delà de la cosmétique et sortir du greenwashing ? Des interrogations qu’abordent Thierry Rayna et Olivier Ribet au cours de cet échange.

Cinq aspects du cadre d’analyse du business model est identifié pour juger la durabilité d’une entreprise :

  1. La proposition de valeur
  2. La création de valeur
  3. La distribution de valeur
  4. La capture de valeur
  5. La communication de valeur

Dassault Systèmes, avec sa plateforme 3DEXPERIENCE en tant que système d’opération et business model, se différencie pleinement de ses concurrents grâce à son approche holistique et de capitalisation de savoirs et savoir-faire, pour délivrer des innovations durables capables d’harmoniser les produits, la nature et la vie.

Redéfinir la capitalisation des savoirs des entreprises

La relation entre la recherche publique et les entreprises, illustrée par ces regards croisés, doit permettre la transformation des entreprises. Entre open innovation et innovation participative, quelle est la place de l’entreprise ?

« Il faut voir l’entreprise comme un écosystème qui est lui-même dans un écosystème. » — Thierry Rayna

L’entreprise au cœur d’un écosystème doit à terme se transformer en « plateforme de capital social » afin d’être cet intermédiaire et le gardien de la capitalisation de savoirs et savoir-faire. La tendance inhérente à la première révolution industrielle de simplifier la complexité n’a plus lieu d’être depuis l’apparition des nouvelles technologies. Les savoirs et les savoir-faire ont vocation à circuler entre écosystèmes externes et écosystèmes internes. La porosité entre les différents écosystèmes redimensionne la raison d’être des entreprises, notamment depuis la démocratisation des procédés de co-création, de co-innovation, facilités par le numérique.

Ce constat pose également l’enjeu de la digitalisation du capital social, à l’instar de ce qu’a réalisé Toyota, et qui est totalement crucial pour la transformation des entreprises. Il est essentiel de questionner la propriété intellectuelle, au moment où les écosystèmes se renforcent grâce à la circulation des savoirs et savoir-faire. Selon Thierry Rayna « la propriété intellectuelle ne sert qu’à protéger la liberté de produire et à garder une liberté d’exploiter ». L’émergence des technologies numériques créée certes de la concurrence, comme peuvent le montrer certains aspects de l’économie collaborative. Mais en tant qu’entreprise, il est absolument important d’accompagner l’écosystème plutôt que de se positionner contre ce dernier, puisqu’il existera, peu importe l’attitude de l’entreprise.

Construire notre avenir en commun

L’enjeu des compétences et de leur transmission sont essentiels pour construire notre avenir en commun. Les clusters d’intelligence ou pôles scientifiques et technologiques, comme par exemple Paris-Saclay, sont de véritables lieux d’émulation du savoir. Ces espaces prouvent à quel point il faut impérativement délaisser l’approche en silo pour moins de rigidité et plus de porosité.

« Toutes les nouvelles technologies additives, de production, d’innovation, rendent ces deux mondes qui étaient complètement séparés – le monde du physique et le monde du virtuel – de plus en plus interconnectés. » — Olivier Ribet

Ce mouvement, ces recombinaisons, cette rencontre entre le réel et le virtuel est inévitable. La question que les entreprises doivent se poser est : attendons-nous l’apparition d’une rupture pour réagir ou anticipons-nous ces changements en se transformant dès maintenant ?

Credits : Anna Shvets

Cette posture d’apprentissage permanent, de construction sur des connaissances et des compétences à titre individuel et organisationnel, est sans doute une réponse partielle aux défis de transformation des entreprises. Un objectif central : construire un avenir en commun désirable et durable.

Conclusion

Nos deux interlocuteurs finissent leur conversation sur une invitation à repenser notre responsabilité individuelle, à prendre conscience de notre place dans cet espace commun ; une invitation à démocratiser les technologies afin de faire émerger des savoirs et des savoir-faire tout aussi bénéfiques pour l’ensemble des habitants de la planète et du monde du vivant.

Visionner l’intégralité de la conversation :


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