Tous les départements de l’entreprise sont concernés par le cloud computing. On pourrait penser que l’approche cloud est largement entrée dans les pratiques. Pourtant, selon un sondage de Club Décision DSI, en France, seulement 32% des décideurs IT ont opté pour une approche cloud first.
Pourquoi le Cloud ?
Seuls 32% des décideurs IT ont opté pour l’approche cloud. Ce chiffre peut paraître faible. Une question se pose : faut-il systématiquement adopter une approche cloud ? Quels sont les enjeux métiers et business d’un telle approche ? Pour répondre à cette interrogation, il est nécessaire de revenir à la définition du cloud. Ici, nous parlons de cloud first, c’est-à-dire lorsqu’une entreprise bascule l’ensemble de ses systèmes d’informations (ses compétences, son modèle de consommation logicielle et matérielle, sa gouvernance, ou encore sa gestion de projets) dans le nuage. Cela n’implique pas pour autant que les 68% restants ne sont pas utilisateurs de cloud.
Le premier réflexe d’une entreprise est souvent de vouloir agir en interne, avec les « moyens du bord ». Il est à noter que le cloud n’est pas obligatoirement adapté à toutes les applications. En effet, chaque entreprise doit définir son besoin. Par exemple, si une entreprise possède déjà des serveurs en interne fonctionnant 24h/24 pour stocker ses données, alors le cloud ne serait peut-être pas la bonne réponse à son besoin : « le cloud n’a pas pour vocation à faire du hosting. », comme le souligne Servane Augier, Directrice Générale Déléguée de 3DS OUTSCALE. Le vrai besoin auquel le cloud peut répondre est plutôt celui de l’agilité, son principal atout est de « pouvoir apporter du on-demand ». En ce sens, tous les domaines d’activité sont concernés car ils possèdent tous un pic de charge : soit par activité saisonnière, soit car leur développement demande de fortes charges de calculs. Donc, bien que 32% semblent faibles, ce sont des chiffres qui évolueront avec le temps, notamment avec les nouvelles générations d’entreprises.
Start-ups et PME : conversion au cloud imminente
Les motivations ne sont pas toujours les mêmes, néanmoins, les avantages du cloud sont nombreux. Chez Techno MAP, par exemple, le passage au cloud a été poussé par ses propres clients. Christophe Vergneault, PDG de Techno MAP, témoigne : « Nous sommes au service de nos clients. Il faut que l’on s’intègre complètement dans les données qu’ils vont nous mettre à disposition afin d’être capable d’interagir dessus. » L’échange de données en temps-réel avec les clients – des industriels automobiles – fût le point décisif de ce changement de support logiciel. Selon lui, une plateforme collaborative telle que la 3DEXPERIENCE est la clé pour permettre cette interactivité entre les métiers de son entreprise et de ses clients. Il s’agit d’un réel gain de temps, où chaque utilisateur maîtrise en permanence la donnée sur laquelle il travaille. Les utilisateurs conservent alors une traçabilité des différents travaux. Et cette agilité a d’autant plus de sens lorsque le nombre de clients augmente.
Aron Kapshitzer, Co-fondateur et CTO, 5th Dimension, confirme volontiers ce constat. 5th Dimension conçoit depuis 3 ans des lunettes intégrant de nombreuses technologies complexes. Ayant des fournisseurs sur chaque continent, la question du partage d’informations se pose évidemment. L’implémentation de la 3DEXPERIENCE était « exactement ce dont on avait besoin ». Elle lui a permis d’intégrer tous les métiers : idéation, maquette numérique, évolution, intégration de l’électronique, etc. En quelques heures « on a des outils qui couvrent tous les métiers de l’entreprise. ». Un fonctionnement idéal pour une startup qui a besoin d’agilité, de rapidité, et qui n’a surtout pas droit à l’erreur.
Tendances et enjeux
Au-delà d’une plateforme, aujourd’hui, plusieurs grandes tendances se dégagent autour du sujet du cloud et restent des interrogations fortes pour certains dirigeants d’entreprise :
- Le multi-cloud : qui consiste à s’appuyer sur plusieurs services cloud et sur plusieurs fournisseurs. Cette approche permet notamment d’utiliser des applications ciblées chez différents cloud provider. Les fournisseurs de PaaS ne fournissant effectivement pas tous les mêmes services et les mêmes usages, certains seront complémentaires ;
- L’edge computing : une technique permettant de traiter les données en périphérie du réseau et non plus en transférant les données vers des data centers comme le permet actuellement le cloud computing classique. Ce procédé permet notamment de réduire les consommations d’électricité ;
- Le serverless : ce service est proposé par un fournisseur de services Cloud managés et permet à un développeur de déposer directement son code pour qu’il soit exécuté sur une infrastructure consommable à la demande. Le service est managé : il est automatiquement réparti pour résoudre les problèmes de charges ou de sauvegardes. Ainsi, le client n’a plus besoin de s’inquiéter ni des problèmes matériels ou réseaux, ni des runtime d’exécution, ni des middlewares nécessaires.
« Si vos informations doivent être sécurisées, elles seront plus difficiles à aller chercher si les données sont réparties sur des milliers d’appareil en même temps. » – Aron Kapshitzer, Co-fondateur et CTO, 5th Dimension
Vous avez dit « confiance » ?
Nous arrivons alors sur une question passionnante qui a animé cet échange : celle de la confiance. S’il y a bien un point sur lequel nos invités s’accordent, c’est celui de la trustability, ce dernier est primordial dans le choix d’un cloud. Récemment, le gouvernement français a missionné 3DS OUTSCALE, qualifié comme cloud d’hyper-confiance, pour développer un cloud souverain. Cette décision fait écho au projet Andromède, initiative du gouvernement français en 2011, afin de créer une réelle alternative aux fournisseurs américains, mais qui fût un échec à cette époque. C’est la récente extension du Patriot Act, nommé Cloud Act, qui est venue mettre un électrochoc : aujourd’hui, une entité administrative américaine peut récupérer des données d’un cloud provider américain quelle que soit la localisation de ces dernières.
« Les intentions sont bonnes. » précise Servane Augier, la loi est là pour « faciliter les interactions judiciaires : lutter contre le crime, la pédophilie, le terrorisme, etc. ». La réalité est autre : « il y a un vrai risque d’espionnage industriel et de guerre économique. », nous rappelle-t-elle.
Dans ce contexte, la souveraineté vient pour sécuriser nos données. Mais il y a aussi « une logique d’indépendance et d’autonomie numérique de la France et de l’Europe. ». Il est donc plus qu’urgent de conserver un tissu économique capable de fournir un tel service depuis nos territoires.
En tant que dirigeant de PME, et partenaire de grands industriels nationaux, Christophe Vergneault nous permet de conclure le débat par un discours pragmatique : « C’est très simple : il y a un problème de sûreté des données. Clairement, oui, on va aller vers ça. », faisant référence de créer de véritables alternatives aux GAFAM.
Un teaser de cet échange passionnant ci-dessous. Nous vous proposons de visionner la version complète du replay en cliquant sur ce lien.
Nous vous invitons également à consulter notre ebook accessible ici, compilant les meilleurs moments de notre table ronde !
Rejoignez-nous sur les réseaux :