« Personne ne sait mieux que toi, sage Kublaï, qu’il ne faut jamais confondre entre la ville et le discours qui la décrit. Et pourtant entre la ville et le discours, il y a un rapport. » déclare Marco Polo dans l’œuvre « Les Villes Invisibles ». En s’inspirant de cette invitation poétique d’Italo Calvino, l’Institut Français du Design et Urban AI invitent les étudiants de trois écoles de design majeures, à l’occasion d’un hackathon sur les interfaces urbaines. Anne Asensio, Vice-Présidente Design Experience et Directrice du Design Studio chez Dassault Systèmes, a l’honneur d’être membre du jury du hackathon « Villes Invisibles », qui se tiendra du 26 au 28 mars 2021.
Vivre dans une ville invisible
Lorsqu’Italo Calvino décrit la ville, celle-ci est « pour celui qui y passe sans y entrer une chose, et une autre pour celui qui s’y trouve pris et n’en sort pas ; une chose est la ville où l’on arrive pour la première fois, une autre celle qu’on quitte pour n’y pas retourner ; chacune mérite un nom différent ». A travers son œuvre, Italo Calvino exprime le caractère insaisissable de l’entité relationnelle que représente la ville. Cette invitation, autant poétique que philosophique, amène à se questionner sur le rapport qu’ont désormais les villes contemporaines avec le numérique.
A la fois omniprésent et invisible, le numérique s’est immiscé dans nos espaces urbains. Smart cities, IoT, Big Data, réseaux de capteurs, vidéosurveillance, voiture autonome… nous produisons quotidiennement des téraoctets d’information. A notre insu, nos données sont récoltées, agrégées, analysées par des algorithmes au fonctionnement opaque.
— Bienvenue dans la ville invisible. —
Rendre visible la donnée urbaine
Pour lutter contre ce phénomène, le hackathon « Villes Invisibles » invite les étudiants des meilleures écoles de design française à rendre sensible la data urbaine, la rendre visible, tangible, olfactive… Autrement dit, de rendre le numérique plus transparent, plus intelligible, plus accessible, et surtout : démocratiser l’espace urbain.
Bien que la technologie soit neutre, son usage peut être porteur à la fois d’améliorations en termes de bien-être individuel ou de régressions sociales ; l’émergence d’un capitalisme de surveillance, l’apparition d’un urbanisme de l’invisible, le renforcement des bulles informationnelles et le conditionnement comportemental, autant de conséquences sur nos sociétés et territoires à appréhender.
Redéfinir les Villes Invisibles
A l’occasion du hackathon « Villes Invisibles », les étudiants sont invités à matérialiser la donnée avec des interfaces sensibles aux infrastructures numériques. Le temps d’un week-end, les participants devront proposer des alternatives aux capteurs et algorithmes « invisibles » et redéfinir la « cité » pour concevoir de nouveaux modes d’interactions avec le numérique. Les projets doivent amener à des comportements vertueux et une utilisation de la technologie responsable et inclusive, pour l’ensemble des citoyen.nes des villes.
Les meilleurs projets seront présélectionnés à l’issue du hackathon. Les équipes, dont les projets ont retenu l’attention des membres du jury, se retrouveront pour la grande finale en mai 2021, au Pavillon de l’Arsenal à Paris, si les conditions sanitaires le permettent.
Pour en savoir davantage sur le hackathon « Villes Invisibles », cliquez ici.
Plus d’informations sur les organisateurs :
- L’Institut Français du Design rassemble des entrepreneurs et des designers soucieux d’une société plus humaine, soutient les démarches de design éthiques avec son label « JANUS », éduque et sensibilise la future génération de designers avec le Design Campus, l’Observatoire des formations, des métiers et de l’emploi et du JANUS de l’Étudiant, enfin, il transmet les valeurs du design français et contribue à son rayonnement grâce au Conservatoire du Design.
- Urban AI : Think Tank de stature internationale, créé à la suite du tour du monde des IA urbaines, dont la vocation est de fédérer des communautés multidisciplinaires pour proposer des modes de gouvernance éthiques et durables de l’IA urbaine, au travers d’espaces d’échanges et de débats.